charlotte legay

De mon enfance douloureuse et fragile, je retins un moment particulier. Celui où ma mère me lisait des histoires pour m’aider à m’endormir et à oublier les mauvais moments de la journée. Ces péripéties rocambolesques me donnèrent l’envie de croire qu’un monde meilleur m’attendait.

Un monde où je trouverais ma place et m’épanouirais librement.

Ainsi, mon imagination se développa et je visualisai, parmi les paysages de l’Auvergne, de nombreuses créatures en tous genres ainsi que des mondes où la magie résoudrait mes problèmes.

À mes sept ans, j’héritais du crayon fétiche et du vieux grimoire de ma mère. J’y déposai mes premières lueurs d’espoir, mes récits, mes dessins et mes rêves malgré la noirceur, la violence et la désespérance de mon quotidien.

La bibliothèque municipale devint mon refuge et mon havre de paix afin d’échapper à ma condition. J’y assouvissais ma curiosité dans le récit des anciennes civilisations et l’étude de la faune et de la flore. Tout naturellement, je m’orientais vers le métier de paysagiste.

Cependant, je dus y renoncer !

De graves problèmes de santé m’obligèrent à cesser toutes activités physiques. Ce fut un choc, la remise en question fut brutale. Après une longue période de dépression, je pus compter sur le soutien de ma famille pour me secouer et me donner le coup de pied aux fesses que j’attendais.

La lueur intérieure de la petite Xyloria (de son vrai nom Charlotte Legay) était en train de s’éteindre, il me fallait d’urgence la rallumer. Je me souvins alors que de mes études de génie civil et de paysagiste, j’adorais dessiner les plans architecturaux et les végétaux.

Ce fut donc le début d’une nouvelle aventure !

En 2013, j’obtiens une certification en infographie et j’ouvris ma structure de graphisme et d’illustration Myss Charlotte Création à Cournon d’Auvergne. Mais au fond de moi, je demeurais frustrée de ne concevoir que des logos. Ce dont je rêvais sans me l’avouer c’était de créer et dessiner des histoires comme dans mon enfance.

Je me rapprochais des salons du livre de ma ville. Je rencontrais des maisons d’édition et de fil en aiguille, je signais des contrats d’illustrations sous mon nom d’artiste Myss CC — Xyloria.

De cette expérience, j’en vins à transmettre mon savoir aux jeunes générations en intervenant en tant qu’illustratrice et animatrice en dessin auprès des écoles, dans les centres de loisirs, des associations…

Je garde dans un coin de ma tête que donner aux enfants les clefs de leur imaginaire — comme ma mère l’a fait autrefois — a le pouvoir de chasser les démons réels ou invisibles.

C’est ainsi que naquit mon premier roman de littérature en imaginaire Grim Hilde. Sur cette lancée, on me proposa de collaborer à différents projets imaginaires en tant qu’illustratrice. Ma lueur brilla à nouveau et de plus belle !

Avec le recul, j’ai la sensation que je veux faire plus qu’illustrer, écrire, transmettre ou partager. J’ai besoin d’aider, d’insuffler l’espoir et de communiquer la force de croire en soi. Je veux éveiller les lueurs qui sommeillent en chacun !

Cette lueur imaginaire est la clef pour revenir à soi.